«Monsieur le Conseiller d’Etat Serge Dal Busco, Vernier n’a pas vocation à devenir un hub autoroutier»
Le Département des Infrastructures (DI) a présenté la semaine passée sa « feuille de route 2021-2023 » pour mettre en œuvre la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée (LMCE). Si celle-ci contient des propositions intéressantes, notamment en vue d’un apaisement nécessaire du centre-ville, d’autres sont clairement inacceptables.
Il apparaît en effet que l’objectif n’est pas une réduction du trafic motorisé, mais bien un refoulement vers ce qui est désigné comme la « périphérie », notamment la Ville de Vernier. Et cela en totale contradiction avec les objectifs climatiques affichés par le Conseil d’Etat, soit une réduction de 60% des émissions de CO2 à l’horizon 2030. Désignées comme « réaménagement », « amélioration de la capacité », ou « régulation », de nombreuses mesures ne sont rien d’autres que des élargissements de routes favorisant des augmentations de trafic et de nuisances.
Les routes de Vernier et de Meyrin, ainsi que les avenues du Pailly, de l’Ain et Louis-Casaï, supportent déjà des dizaines de milliers de véhicules par jour, sur lesquelles les valeurs d’alarme de bruit sont dépassées quotidiennement et cela n’est pas sans conséquence. En effet, nos quartiers sont morcelés par de grandes routes, représentant autant de barrières physiques et de nuisances sonores. Les Verniolan·e·s souffrent, pris entre le bruit et la pollution. Leur santé en pâtit : selon le dernier diagnostic local de sécurité, 79,5% de la population se plaint du « bruit excessif de véhicules à moteur ». Cet enjeu devient ainsi le deuxième problème plus important aux yeux des Verniolan·e·s.
Loin de prévoir une réduction du trafic, « La ceinture urbaine et les grands axes pénétrants bénéficieront d’une régulation visant à fluidifier le trafic », selon le communiqué de presse du Département des Infrastructures. Très concrètement, cela signifie des augmentations de trafic de l’ordre de 15 à 25 % sur nos routes, pour dépasser par endroit les 60’000 véhicules/jour ! C’est inacceptable. Les Vert.e.s de Vernier ont donc lancé la semaine passée une pétition adressée aux autorités cantonales pour exiger, au contraire, une réduction des nuisances sur ces semi-autoroutes. Plusieurs centaines de signatures ont déjà été récoltées en quelques heures, témoignant du ras-le-bol des habitant.e.s de Vernier. En parallèle, une résolution a été déposée conjointement avec nos collègues Socialistes, au Conseil municipal de Vernier.